vendredi 28 mars 2014

On the run

Voilà des jours que je zappe comme un fou sur la carte, continuant d'explorer le nord de la Thaïlande, en m'arrêtant rarement plus d'une journée quelque part. Je suis revenu à Chiang Mai le temps de voir le Wat Chedi Luang. Un chedi, appelé aussi stupa dans l'arc himalayen, est une structure architecturale plus ou moins conique élevée à la gloire du bouddhisme; celui-ci est réputé pour avoir été le plus haut de la région, bien qu'après un tremblement de terre, une guerre et 570 ans, plus personne ne sache quelle était au juste sa taille originale. 

Le Wat Chedi Luang, Chiang Mai.

Je me rend ensuite à Pai, une petite ville dont la seule raison d'être semble être le tourisme. Comment cet endroit a-t-il pu se transformer en une telle concentration de bars, restaurants et guesthouses des plus basiques aux plus luxueuses, c'est un mystère; il n'y a là strictement rien à voir, sinon faire un break loin, très loin de la Thaïlande, la vraie, chose que font une quantité astronomique de touristes étrangers mais aussi locaux, qui ont d'ailleurs bien du mal à supporter les lacets quasi alpestres que les montagnes alentours, noyées dans la verdure, infligent à la route. Les jeunes westerners, eux, paient leur tribut en plaies et en égratignures; rouler bourré sur un scooter loué dans les ruelles bondées de Pai finit invariablement par alimenter le commerce pharmaceutique. Jamais vu autant d'éclopés que dans ce bled... 
 
Le petit pont de Pai... Éléphants s'abstenir. 

Si nombre de routards, les vieux de la vieille, se plaignent ô combien que c'était mieux avant, quand il n'y avait que deux cabanes et trois boeufs, personnellement, depuis mon petit bungalow bucolique entouré d'arbres et de silence à 50 mètres des bars, je trouve ça tellement bien que j'y passe trois jours pour me ressourcer un peu, et je ne m'y arrache qu'en me faisant violence. 

Prochaine étape Phayao; j'aurais bien continué encore plus au nord-ouest, mais la masse de touristes de Pai ayant pris d'assaut les transports publics, si je veux bouger, il ne me reste que le nord-est, moins couru. A Phayao, l'attraction principale est son lac, le Kwan Phayao, en fait une étendue marécageuse dont on contrôle artificiellement le niveau.

une délicate estampe peinte par la nature...

Si la ville n'a rien d'attrayant, les quais offrent effectivement un beau point de vue, et un coucher de soleil spectaculaire, qu'est d'ailleurs venu admirer un plein car de touristes français... Voilà au moins une destination originale pour le tourisme de masse...

Coucher de soleil sur le Kwan Phayao

Je continue ensuite en direction de Lampang, puis Phrae; de petites villes tranquilles ayant en commun d'avoir pour une fois conservé quelques bâtiments de leur passé, Phrae ayant d'ailleurs une vieille ville à l'origine assez similaire à Chiang Mai - douves et murs, mais avec un tracé un peu moins géométrique. 

 Lampang et la rivière Mae Wong.

Les vieilles bâtisses les mieux conservées se trouvent d'ailleurs là, à Phrae.

Une maison de notable de plus de 100 ans.

La plus belle d'entre toutes est la Vongburi House, dont la construction a commencé en 1897, et qui est maintenant transformée en musée.

 Vongburi House.

Plus je m'éloigne des voies touristiques bien tracées et plus les chambres d'hôtels sont miteuses (de guesthouses il n'y a plus guère, en tout cas dans mes prix), étouffantes, où je ne dors guère, plus personne ne capte l'anglais même petit-nègre, les restaurants se réduisent à trois casseroles à même le trottoir ou peu s'en faut, bref je sens que j'ai besoin d'un nouveau break; la prochaine étape devrait être bien adaptée pour reprendre un peu d'énergie...

vendredi 21 mars 2014

The Long Tail Boat

Depuis Tha Ton partent chaque jour, à midi et demi, des bateaux descendant le cours de la rivière Mae Kok jusqu'à Chiang Rai. Certainement un piège à touristes, la route étant à mon avis plus rapide, mais non seulement cela me change un peu des bus, mais c'est aussi une occasion de voir la Thaïlande sous un angle un peu différent... D'autant que de touristes, il n'y en a guère pour la saison; depuis la proclamation du couvre-feu à Bangkok, le nombre de visiteurs a chuté de façon alarmante. Du coup, à part moi, seul un jeune couple de langue allemande est candidat pour cette balade de quelques heures.  
 
L'embarcadère de Tha Ton.

C'est un bateau à moteur traditionnel, un Ruea Hang Yao (ou Long Tail Boat en anglais) qui nous emmène à Chiang Rai. La caractéristique commune de toutes les variantes de ces "bateaux à longues queues", qu'ils naviguent en mer ou en rivière, est d'être propulsés par un moteur à essence sans capot, faisant tourner une hélice se trouvant au bout d'une longue perche. Les avantages par rapport à un moteur hors-bord classique sont le prix, minimum cinq fois moins cher, la consommation nettement moindre, et le plaisir d'avoir à subir durant tout le trajet un bruit infernal...

Un Ruea Hang Yao.

Si les premiers kilomètres sont assez monotones et le paysage d'une platitude exaspérante, les alentours prennent vite du relief - ainsi que la rivière, d'ailleurs, si basse en cette saison sèche que la barque en touche quelquefois le fond; mais si notre marin d'eau douce ressemble plus, avec ses lunettes de soleil, au coréen Psy qu'à un pauvre pêcheur Thaï, force est de reconnaître qu'il connait par coeur chaque centimètre de son cours d'eau.

Un peu de fraîcheur...

Beaucoup de Thaïs, hommes, femmes et enfants, profitent de la fraîcheur de la Mae Kok, mais nous voyons aussi quelques bœufs, et même un éléphant sur la rive, même s'il n'était certainement pas sauvage, ceux-ci étant pour la plupart dans des parcs nationaux.

Le célèbre castor asiatique.

En chemin, nous faisons une pause dans une grosse boutique à babioles (et accessoirement restaurant) disposant de son propre quai sur la rivière, le temps de se dégourdir un peu les jambes. Il y a là, dans quelques petites cages bricolées de bois et de treillis métalliques, de pauvres pythons - dont deux albinos - destinés à être pris en photos avec des touristes. D'une bonne taille pour un cochon d'Inde, ces cages sont loin d'être adaptées à des créatures qui vous bouffent un caniche en hors-d’œuvre; Après avoir vu ce triste spectacle, je peux affirmer que oui, même un python peut avoir l'air de s'emmerder ferme. M'est avis que les défenseurs des animaux devraient regarder un peu plus loin que les éléphants...
Nous arrivons à Chiang Rai au milieu de l'après-midi; rien de bien particulier à voir dans cette ville, même si la rue où se concentrent bars et guesthouse est étonnamment tranquille, même si, la nuit venue, la moitié de ces bars se révèlent avoir aussi au menu des jeunes filles très avenantes envers les touristes de passage, dans une concentration que je n'avais encore jamais croisée jusque là. Qu'importe, demain, je reprends la route, au propre comme au figuré, pour un nouveau périple en bus...

mardi 18 mars 2014

Northern Thaïland

Sorti du coma après mon marathon des deux jours précédents, je découvre Chiang Mai. A sa fondation, en 1296, la ville était la capitale du royaume de Lanna; de forme parfaitement carrée, on l'entoura d'un mur (doté d'une porte de chaque côté du carré) pour la protéger des envahisseurs birmans, et immédiatement devant ce mur on creusa des douves. Étonnamment une bonne portion de ces murs existent encore, et les douves ont survécu au passage du temps, renfermant ce que l'on appelle maintenant la vieille ville.

Une porte de Chiang Mai: 700 ans et ça tient toujours...

Malheureusement, à l'intérieur de ces fortifications, plus rien ne subsiste des anciens bâtiments, mis à part quelques temples immuables. La vieille ville est bien agréable avec ses petites ruelles verdoyantes dissimulant guesthouses et restaurants, voire quelques bars alléchants sur les rues principales, mais ça ne saurait suffire à me retenir. Après deux jours de récupération, je décide de pousser encore plus au nord, même si il me reste encore à voir le plus beau temple; je suis de toute façon quasi obligé de repasser par là un jour ou l'autre.

Je prends donc le bus pour Chiang Dao, à une heure et demie de là, dans une région plus montagneuse et dominée par le pic du Doi Chiang Dao (Doi signifiant montagne en Thaï), à 2195 m. d'altitude. Malgré la sécheresse ambiante, dans ce climat censé être de plus en plus luxuriant, le sommet est noyé dans une brume translucide omniprésente; qu'importe, le spectacle est aussi sous la montagne. Il y a en effet là un dédale de grottes que l'on peut visiter, intégré à un complexe de temples bouddhistes; les grottes ont ici un caractère quasi sacré, et contiennent la plupart du temps des autels et des statues de Bouddha. J'y croise d'ailleurs un moine priant seul, debout devant une stalactite, s'ingéniant à en recueillir les quelques gouttes d'eau en suintant dans une bouteille en plastique pour la boire aussitôt; un exercice certainement très profitable à la paix de son esprit, mais je ne suis pas sûr que ses entrailles puissent en dire autant... 

Prière dans la grotte de Tham Chiang Dao

Le laissant à son empoisonnement mystique, je visite la première des quatre grottes - le labyrinthe s'enfonce à plus de dix kilomètres sous la montagne - la seule éclairée, mais crûment, au néon, sans aucune mise en valeur du site, ce qui est bien dommage, même si l'atmosphère reste assez magique.   
Après une nuit incroyablement glaciale après la chaleur étouffante de la journée, je quitte presque à regret mon magnifique petit bungalow perdu dans un grand jardin, et retourne à la civilisation pour continuer ma route. Bus pour Fang, puis une heure et demie plus tard changement au terminal pour monter dans un sorng taa ou (pick-up utilisé comme un minibus, voire comme un taxi, moyen de transport très courant en Thaïlande). 

Le Dahu thaï des routes: le sorng taa ou.

Quarante minutes plus tard, arrivée à Tha Ton (mais  en plein jour... Ok, c'est nul...), petit hameau s'étirant le long de la route menant à la frontière birmane, désormais toute proche.

Thaton et son pont sur la Mae Kok

En ce qui me concerne, je ne  suis pas là pour la frontière, car même si passer en Birmanie me fait rêver, je doute que ce soit possible sans visa; je compte au contraire redescendre dès le lendemain la rivière Mae Kok jusqu'à Chiang Rai...


dimanche 16 mars 2014

Minibus, ferry, bus & train

Au prix d'un effort surhumain, j'ai enfin réussi à m'arracher de Koh-Lanta, direction le nord, tout au nord du nord du pays, même. Pour commencer, quelques heures de route en minibus plus deux ferrys pour quitter l'île et rejoindre Surat Thani, petite ville près du Golfe de Thaïlande dont le seul intérêt est d'avoir un terminal de bus dont les express à deux étages permettent de rejoindre Bangkok en une douzaine d'heures. 

Je n'ai rien demandé, mais (pour un prix dérisoire il est vrai) on m'a fourgué un billet dans la classe "VIP", une douzaine de sièges inclinables qui ont entre autres la particularité d'être situés immédiatement derrière la cabine de pilotage, et donc le privilège d'être pulvérisés les premiers en cas de collision frontale, et vu la vitesse légèrement aberrante du missile roulant, les corps n'auront plus qu'à être faxés au familles. Pour corser le tout, le chauffeur est un grand nerveux prenant très à cœur la trajectoire de son projectile; gêné en pleine nuit par un semi-remorque à la conduite erratique, il s'arrête une première fois pour engueuler son conducteur, et lorsque celui-ci s'en va, le rattrape et roule à côté de lui pied au plancher pour continuer de l'insulter par la fenêtre... La réplique du camionneur n'ayant pas dû lui plaire, il finit par le dépasser pour lui faire une queue de poisson afin de l'obliger à s'arrêter - et donc tout ceci avec un autobus bondé, je vous le rappelle. Le chauffeur et son aide finissent par sortir du bus armés d'une barre de fer, et je vois tout ce joli monde gesticuler en théâtre d'ombre projeté sur la route par les phares du camion.

Une fois le sort du camionneur réglé, de quelque manière que ce soit, les deux conducteurs remontent dans le bus mais le chauffeur, loin d'être calmé, continue à hurler dans son habitacle pendant des kilomètres. Pierre m'avait prévenu: les thaïlandais sont des gens gentils et souriants... 
Heureusement, une fois arrivé à Bangkok - car oui, nous y sommes tous arrivés sains et saufs - j'avais prévu pour varier un peu de changer de moyen de transport. Comme d'habitude, dès la sortie du bus, une nuée de chauffeurs de taxis sauvages me repèrent et se jettent sur la proie facile du touriste désorienté et fatigué; mais je me doute bien que comme la plupart du temps, les taxis officiels dotés de taximètres m'attendent à la sortie du terminal. Direction la gare centrale, et j'achète un billet pour Chiang Mai. Je m'attendais vaguement à affronter une fourmilière en folie, et c'est calme, propre, et tout est clairement indiqué; en cas de besoin, une hôtesse derrière un bureau posé à même le quai est là pour dissiper vos derniers doutes: un vrai plaisir.

Moins plaisant est par contre l'état du réseau ferré, et je comprends pourquoi on se traîne à la moitié de la vitesse d'un bus: ça secoue à peu près quatre fois plus fort, et la pauvre employée poussant son minibar à bien du mal à empêcher que ses bouteilles ne valsent à travers le wagon, sans parler de nous verser une boisson... Une fois le gobelet en main, impensable de le poser, il faut contrebalancer les cahots de la voie si l'on ne veut pas repeindre les alentours.

Heureusement, durant les douze heures du voyage, les accalmies sont de plus en plus nombreuses. Le paysage est uniformément plat pendant la majeure partie du trajet, parmi les champs et les rizières, puis commence à se vallonner et la voie se retrouve à serpenter dans une véritable jungle éclairée par le soleil couchant transformé en géante rouge; les voies étant en cours de remplacement, le train roule maintenant sur du velours. La végétation reste par contre d'une désolante sécheresse, car dans certaines régions voilà bientôt six mois qu'il n'est pas tombé une goutte de pluie, et le décor ne semble attendre qu'une étincelle pour se transformer en torche, alors que nous sommes clairement dans une zone tropicale humide...

Finalement, après 32 heures de voyage depuis Koh-Lanta, entrecoupé de quelques heures de mauvais sommeil, j'arrive à Chiang Mai vers 21 heures et m'écroule dans une chambre d'hôtel étouffante située dans la vieille ville. Je sais qu'il y a de meilleurs rapport qualité-prix, mais je changerai demain, après avoir récupéré un peu... 


samedi 15 mars 2014

Koh-Lanta way of life

Voilà des jours que je me suis laissé happer par la nonchalance ambiante, et j'ai bien du mal à me secouer. Je lis, je vais à la plage me baigner; et j'aime aussi regarder brûler les touristes européens qui passent du blanc spectral au rouge écrevisse en une journée, confondant le pâle soleil de la Mer du Nord avec cette fournaise si proche de l'équateur. Heureusement qu'il y a une bonne clinique dans le coin...
Entre deux quintes de toux de Pierre, qui se débat depuis deux bonnes semaines avec un refroidissement pénible à supporter dans un pareil climat (j'ai testé plusieurs fois et ce n'est pas une partie de plaisir), nous allons un après-midi faire un tour dans les mangroves, de l'autre côté de Koh Lanta.
 
Embarcations typiques dans les mangroves

Absolument aucune plage de ce côté, mais par contre un excellent petit restaurant sur pilotis, atteignable par une série de passerelles en bois et en béton qui surplombent la végétation.

Maison sur pilotis

La modeste famille thaïlandaise propriétaire des lieux ne cesse de l'étendre, agrandissant le restaurant, y rajoutant des chambres d'hôtes également sur pilotis, et construisant même des bassins contenant quelques espèces de poissons du coin pour que les touristes faisant un tour sur ces bras de mer puissent les voir de plus près et même les nourrir. Mais même sans cela, étant habitué à recevoir les restes du restaurant, un banc de poissons permanent attend sa pitance juste en-dessous des tables, comme des petits chiens affamés...   

A table!

Le samedi, Pierre étant en meilleure forme, nous retournons de l'autre côté de l'île pour aller à Old Town, le chef-lieu de Koh-Lanta, où se tient comme chaque année le Lantaa Lanta Festival. 
 
 Old Town

Dans cette petite ville à l'architecture d'influence chinoise bien préservée, ce festival entend être une vitrine des cultures locales (comme les Sea Gypsies ou Moken, des nomades des mers comptant à peine quelques milliers d'individus), mais c'est surtout une formidable débauche de nourriture et de boisson, qui passé minuit tourne au festival Electro quand les petits bars disséminés en périphérie sortent les platines et attirent les jeunes locaux les plus déjantés et les touristes qui comme nous cherchent à se décrasser un peu les oreilles, comme le dit si bien Nuat... Orgie de bonne House et de bière glacée au milieu de cette faune hilare, encore une nuit mémorable à Koh-Lanta; mais cette fois c'est décidé, il faut que je reprenne mon sac à dos et que je me bouge un peu... 


mardi 4 mars 2014

Indiana Jeff, mission: ราชอาณาจักรไทย

Continuant mon zapping planétaire, j'ai quitté l'Australie le 28 février pour me rendre à 14 heures d'avion de là - plus une escale intermédiaire de deux heures, roulé encore deux heures en minibus affrété spécialement pour moi, emprunté deux ferrys pour traverser des bras de mer, et tout cela pour arriver le même jour sur l'île  de Koh-Lanta, dans la mer d'Andaman, Océan Indien, province de Krabi, Thaïlande! Ce qui explique les caractères bizarres du titre, qui ne sont autres que le nom du pays en thaï... L'aventure commence dès la tentative de lecture des panneaux indicateurs...

Voilà très, mais très longtemps que je rêvais de rendre visite à Pierre, alias Pitou, alias Nuat (Moustache en Thaï), frère de mon pote de toujours Gilbert, et véritable arlésienne car l'on ne s'était que brièvement croisés il y a bien 35 ans de cela, quand je n'étais encore qu'un gamin (je veux dire physiquement pour de vrai; d'aucuns prétendent que mentalement c'est toujours le cas...). Au point que j'en étais venu à douter de son existence, mettant sur le compte de l'esprit tourmenté de mon ami (en plus d'une consommation excessive d'alcool et de café) la création de ce frère imaginaire.

Hé bien je peux le clamer haut et fort maintenant, il n'en est rien! Pierre existe réellement, je l'ai rencontré! et je dois dire que le rencontrer, c'est l'adopter, même si c'est lui qui a insisté pour m'adopter le premier. Bref il semblerait que nous nous entendions comme deux larrons en foire et même s'il est débordé de travail à cette période de l'année, chaque dernier petit verre nous ramène au bercail à des heures indues, hilares, et le matin nous surprend avec une langue hydrofuge sur laquelle on aurait en plus enfilé une chaussette.

Pour ceux qui n'ont  pas Facebook: la plus belle moustache de Koh Lanta...

A la fois calme mais débordant de projets et d'activités, source inépuisable d'anecdotes et d'aventures qui rempliraient plusieurs tomes d'une biographie, le bonhomme est un vrai personnage haut en couleurs; voilà maintenant plus de 20 ans qu'il vit en Thaïlande, parle parfaitement le Thaï, et sera donc une précieuse source d'information pour découvrir ce pays dans les meilleures conditions... Si j'arrive à m'arracher un jour à la douceur de vivre ambiante et à la magnifique villa dans laquelle il m'a installé, et dont le balcon à la vue époustouflante est à lui tout seul plus grand que tous mes précédents appartements...

Non, ce n'est pas la vue depuis le balcon...

La dernière réalisation de Nuat, comme on le connaît donc ici, est d'avoir fondé au début de cette année le premier club de pétanque de l'île, le Koh Lanta Pétanque Association... Ne riez pas, la pétanque est un sport national pris très au sérieux ici, avec des joueurs parmi les meilleurs du monde, loin de l'image papy/pastis/Provence que ce jeu détient, et tout cela grâce à la Reine Mère qui s'en est entichée lors d'un séjour en France, dans les années 50. D'ailleurs on ne rit pas de la famille royale, jamais, c'est passible de la prison... Donc vive la pétanque, et pour réussir mon intégration parmi le petit peuple et les soûlards d'expats, j'ai bien dû m'y mettre aussi. J'avais plutôt en vue le Muay Thaï, moi, comme sport de combat... Mais il faut dire qu'une boule de pétanque dans les gencives, ça calme pas mal aussi. 

Précision, rigueur et concentration au tournoi dominical.

Voilà où j'en suis, à jouer à la pétanque sous un soleil de plomb, ravagé par la bière, même pas eu le temps d'aller sur la plage... Cette fois c'est la fin. Indiana Jeff réussira-t-il à s'en sortir? Reprendra-t-il ses esprits pour tailler la route au mépris du danger? La suite au prochain épisode...