Sorti du coma après mon marathon des deux jours précédents, je découvre Chiang Mai. A sa fondation, en 1296, la ville était la capitale du royaume de Lanna; de forme parfaitement carrée, on l'entoura d'un mur (doté d'une porte de chaque côté du carré) pour la protéger des envahisseurs birmans, et immédiatement devant ce mur on creusa des douves. Étonnamment une bonne portion de ces murs existent encore, et les douves ont survécu au passage du temps, renfermant ce que l'on appelle maintenant la vieille ville.
Une porte de Chiang Mai: 700 ans et ça tient toujours...
Malheureusement, à l'intérieur de ces fortifications, plus rien ne subsiste des anciens bâtiments, mis à part quelques temples immuables. La vieille ville est bien agréable avec ses petites ruelles verdoyantes dissimulant guesthouses et restaurants, voire quelques bars alléchants sur les rues principales, mais ça ne saurait suffire à me retenir. Après deux jours de récupération, je décide de pousser encore plus au nord, même si il me reste encore à voir le plus beau temple; je suis de toute façon quasi obligé de repasser par là un jour ou l'autre.
Je prends donc le bus pour Chiang Dao, à une heure et demie de là, dans une région plus montagneuse et dominée par le pic du Doi Chiang Dao (Doi signifiant montagne en Thaï), à 2195 m. d'altitude. Malgré la sécheresse ambiante, dans ce climat censé être de plus en plus luxuriant, le sommet est noyé dans une brume translucide omniprésente; qu'importe, le spectacle est aussi sous la montagne. Il y a en effet là un dédale de grottes que l'on peut visiter, intégré à un complexe de temples bouddhistes; les grottes ont ici un caractère quasi sacré, et contiennent la plupart du temps des autels et des statues de Bouddha. J'y croise d'ailleurs un moine priant seul, debout devant une stalactite, s'ingéniant à en recueillir les quelques gouttes d'eau en suintant dans une bouteille en plastique pour la boire aussitôt; un exercice certainement très profitable à la paix de son esprit, mais je ne suis pas sûr que ses entrailles puissent en dire autant...
Prière dans la grotte de Tham Chiang Dao
Le laissant à son empoisonnement mystique, je visite la première des quatre grottes - le labyrinthe s'enfonce à plus de dix kilomètres sous la montagne - la seule éclairée, mais crûment, au néon, sans aucune mise en valeur du site, ce qui est bien dommage, même si l'atmosphère reste assez magique.
Après une nuit incroyablement glaciale après la chaleur étouffante de la journée, je quitte presque à regret mon magnifique petit bungalow perdu dans un grand jardin, et retourne à la civilisation pour continuer ma route. Bus pour Fang, puis une heure et demie plus tard changement au terminal pour monter dans un sorng taa ou (pick-up utilisé comme un minibus, voire comme un taxi, moyen de transport très courant en Thaïlande).
Le Dahu thaï des routes: le sorng taa ou.
Quarante minutes plus tard, arrivée à Tha Ton (mais en plein jour... Ok, c'est nul...), petit hameau s'étirant le long de la route menant à la frontière birmane, désormais toute proche.
En ce qui me concerne, je ne suis pas là pour la frontière, car même si passer en Birmanie me fait rêver, je doute que ce soit possible sans visa; je compte au contraire redescendre dès le lendemain la rivière Mae Kok jusqu'à Chiang Rai...
Thaton et son pont sur la Mae Kok
En ce qui me concerne, je ne suis pas là pour la frontière, car même si passer en Birmanie me fait rêver, je doute que ce soit possible sans visa; je compte au contraire redescendre dès le lendemain la rivière Mae Kok jusqu'à Chiang Rai...
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