samedi 26 avril 2014

The Beach... The Real One!

Après quelques jours passés à traîner sur Koh Lanta, je prend le bateau en direction de Koh Phi Phi (ou KPP comme les locaux aiment bien l'écrire sur les t-shirts), environ une heure de traversée sur un bateau rapide. C'est en fait un minuscule archipel dont seule l'île principale, Koh Phi Phi Don, est habitée. Quasiment toute l'activité touristique est concentrée sur la mince bande de terre reliant les deux extrémités de l'île; on passe ainsi d'une plage à l'autre en quelques minutes. Je vous laisse imaginer dans quel état le tsunami de 2004 a laissé l'ensemble, avec une vague de près de six mètres de haut, causant dans les 5300 morts, locaux comme touristes.

La plage servant de port, et ses Long Tail Boats alignés.

La reconstruction a été rapide... Et complètement chaotique. Le pire comme le meilleur se côtoient allègrement, et les infrastructures de tout acabit se construisent frénétiquement à côté de sites abandonnés, inachevés, voire des reliques de la catastrophe. Apparemment, ça ne change pas grand-chose pour qui que ce soit: c'était déjà pareil avant le tsunami...

 Les couleurs de Kho Phi Phi.

Heureusement, le paysage hallucinant est là pour vous faire oublier ce massacre. Car c'est une des plus belles îles qu'il m'ait été donné de voir; non seulement l'eau cristalline et les plages de sable blanc sont bien au rendez-vous, mais ces criques sont séparées par des falaises de calcaire noyées dans la végétation qui plongent directement dans la mer... Jamais je n'ai vu un paysage balnéaire aussi majestueux, mais le spectacle prend réellement toute sa splendeur si l'on se rend sur la petite île voisine de Koh Phi Phi Ley, devenu un parc national et totalement dépourvue d'hôtel. Ce qui n'empêche pas la situation d'être je pense écologiquement tendue; étant une des plus belles îles au monde, elle attire toute la journée un flot ininterrompu de touristes amenés par une armada de Long Tail Boats et des dizaines d'embarcations ultramodernes d'agences touristiques, dotées de motorisations démesurées. 
 
Maya Bay, sur Kho Phi Phi Ley...

Il faut dire que l'attraction principale, Maya Bay et sa plage, est devenue célèbre dans le monde entier en tant que lieu de tournage du film The Beach, avec Leonardo Di Caprio... Ce qui d'ailleurs produit un paradoxe intéressant pour ceux qui connaissent l'histoire, puisqu'on y suit un jeune routard à la recherche d'une plage isolée et parfaite; et une fois trouvée, il faut préserver le secret à tout prix... Dans la réalité, le secret ayant été éventé par le film, les touristes n'ont qu'une heure pour en profiter, ou la plage serait entièrement recouverte sous le flot des nouveaux arrivants...

... Et Maya Beach, "The" Beach!

Une rumeur continue d'ailleurs de courir sur le tournage, comme quoi les vilains américains (même si c'était une coproduction avec l’Angleterre, le réalisateur Danny Boyle n'ayant rien d' américain) auraient saccagé le paysage pour les besoins du film. Rumeur vigoureusement démentie par Nuat lui-même (qui soupçonne une jalousie anti-westerners), puisqu'il a participé à cette production: il était sur place! En guise de saccage, l'équipe a planté des arbres, et évidemment ne les a pas arrachés ensuite... 

Eau émeraude et falaises de granit...

Mais il n'y a bien sûr pas que Maya Beach qui mérite l'excursion, l'île et ses eaux vertes fluorescentes, d'une transparence parfaite, étant magnifique sous toutes ses coutures, falaises et petites criques presque invisibles, et tout ce que l'on peut regretter c'est la vitesse à laquelle se déroule l'excursion...
 
La plage de toutes les fêtes!

La nuit venue, le touriste ne se repose pas pour autant, une des plages de KPP étant le théâtre d'une bacchanale sonore, visuelle et alcoolique peu commune, dont les décibels se répercutent à des kilomètres de là. Musique à fond, jongleurs de feu, lightshow sur le sable, c'est la folie jusqu'à trois heures du matin... Je me suis choisi complètement par hasard un bungalow bien éloigné, au prix d'une montée vertigineuse à flanc de colline, mais je me demande bien comment le pauvre type qui n'aime pas la musique électronique et qui a une chambre avec vue sur la plage peut survivre à ça... A leur décharge, les propriétaires font parfois là un petit effort de qualité, et pour la première fois j'ai pu apprécier le set d'un DJ local qui s'est avéré vraiment très bon... Tout espoir n'est pas perdu!

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