samedi 25 janvier 2014

Hot like Hell

A la surprise générale, le retour en ferry vers Melbourne s'est effectué sur une mer d'huile totalement exempte de la moindre vaguelette; j'ignorais que la haute mer pouvait parfois se muer en piscine, et c'est donc en bien meilleure forme qu'à l'aller que nous débarquons sur le continent. Un ami d'une amie de longue date de Patrice s'est aimablement proposé de nous héberger chez lui, et nous faisons donc la connaissance de sa famille le temps d'un repas bien arrosé. Nous restons quelques jours sur place pour nous balader dans la ville que nous avions à peine effleurée à notre arrivée, par exemple pour visiter Rippon Lea. Cette magnifique demeure victorienne, occupée dès 1868, est une rareté restée pratiquement inchangée depuis 1930, et seuls les arbres ayant poussé dans l'énorme propriété ont modifié le dessin original du jardin; un véritable voyage dans le temps.

La table est toujours prête à Rippon Lea...

Bref ce serait un très agréable séjour si la température ne dépassait pas les 43 degrés (48 dans le van), un record inégalé depuis 1908... J'ai l'impression permanente d'être dans un four à pizza, et j'ai du mal à imaginer comment les joueurs de tennis qui viennent de commencer l'Australian Open peuvent encore tenir debout; mais le plus affecté de tous reste le bus, car s'il n'a eu aucun problème pendant toute la durée de notre séjour en Tasmanie, voilà qu'il tombe en panne trois fois par jour - et inutile de préciser que ce n'est jamais à l'ombre, le soir, devant un pub... Dans ces conditions climatiques déjà extrêmes, enlever le cache du moteur en s'exposant à sa chaleur pour taper comme un sourd sur cette maudite pièce (ce qui marche parfois... Mais pas toujours) nous donne l'impression d'être le plat principal d'un barbecue comme les australiens les aiment tant.

Un vieux pont en bois perdu dans une forêt

Lorsque nous décidons de partir pour Canberra, en passant par les Blue Mountains (un des rares endroits du pays où il est possible de skier en hiver), il fait toujours aussi chaud malgré les orages annoncés, et d'après les journaux des incendies commencent à se déclarer dans la région. Alors que nous laissons cette fournaise derrière nous, le bus décide de marquer le coup en tombant une dernière fois en panne dans la plus haute et la plus solitaire station d'essence du pays, uniquement peuplée de mouches géantes très heureuses d'avoir enfin de la visite. Le plein étant fait, nous résistons à la tentation de brûler le van sur place, mais son propre instinct de survie le fait finalement redémarrer. 

Nous arrivons à Canberra sans plus de problèmes mécaniques. Il fait déjà nuit lorsque nous nous arrêtons devant un long portail pour faire le point; un garde en uniforme passe et nous salue. Quelques instant plus tard, un policier arrive pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose. Il nous renseigne aimablement, et à la fin de la conversation Patrice désigne la grande propriété devant laquelle nous nous sommes arrêtés pour lui demander ce qu'il y a là: 
 - Ça? C'est la maison du Premier Ministre!
Et voilà, impossible de se rapprocher plus du centre du pouvoir... Et dire que dans certains pays le président est protégé par des tanks; ici, juste deux flics même pas nerveux...

Le vieux Parlement de Canberra

La capitale, dont la construction a commencé en 1913, est une ville tranquille dont le centre est occupé par un grand lac aussi artificiel que peut le paraître son architecture planifiée. Larges avenues noyées dans la verdure, immeubles modernes, c'est un très beau délire d'architecte où même la nature a été remodelée, mais tout cela me semble manquer du grain de folie qui pourrait lui donner un peu d'âme. Nous tournons un peu dans ce décor, visitons le nouveau parlement (pas forcément indispensable à vrai dire) et décidons après deux jours d'aller directement vers Sydney, qui est autrement plus intéressante et animée.


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