Wilcannia - Broken Hill
Je flotte dans le néant d'un sommeil sans rêve procuré par les innombrables bouteilles de cidre et de bière ingurgitées quelques heures plus tôt lorsque la douce voix de Géraldine me parvient; elle me narre les événements qui se sont déroulés dix ans plus tôt (car nous sommes en 2024), lorsqu'elle a finalement réussi à s'échapper de Wilcannia en laissant derrière elle Patrice et Jeff, définitivement perdus dans les méandres alcoolisés de ce village maudit; son petit garçon (Dieu sait pourquoi prénommé Stuart) a été élevé par mon ami Gilbert (une première vague d'horreur me submerge), et pour son dixième anniversaire elle a décidé de retourner dans ce sinistre village pour retrouver les deux naufragés, premières victimes répertoriées des tentatives de journalisme Gonzo que votre serviteur a pratiqué comme un sport extrême jusqu'à l'accident fatal.
Bref Géraldine me fait comprendre que ce sombre tableau risque de devenir la triste réalité si l'on ne se dépêche pas de partir là, maintenant, tout de suite, pendant que ces maudites stations services sont ouvertes. En pilotage automatique, je remets les affaires dans le bus pendant que Patrice, encore plus atteint que moi, tente de se réveiller en prenant une petite douche de trente minutes. A partir de là Géraldine, déterminée à quitter coûte que coûte cet endroit oublié de l'Univers, prend la direction des opérations, fonce à la station la plus proche, et le plein effectué part pied au plancher en direction de Broken Hill, au mépris des kangourous, émeus, et du reste de la création, l'objectif étant d'accoucher loin, très loin de Wilcannia.
Enfin!
A quelques heures de là, en plein désert, la petite ville minière de Broken Hill (littéralement la Colline Brisée) nous paraît, après notre Noël d'exception, être extrêmement proche du Paradis. Si les activités minières perdurent, elle a su se reconvertir en centre touristique fort prisé pour qui s'intéresse à ces zones arides, tout en conservant une architecture typique victorienne digne du Far West. C'est tranquille, propre, chaud sans être étouffant, et donc pour nous remettre de la journée précédente (et de la nuit, qui continue de battre à mes tempes), et remercier Géraldine de nous avoir sauvés de notre processus de Wilcannisation, nous nous offrons une chambre dans l'hôtel que nous aurions dû investir le 24 si le sort ne s'était pas acharné contre nous. Climatisation, petite piscine, draps propres sur des vrais lits, le bonheur... A tel point que nous décidons de rester le lendemain aussi.
En plein Far-west
Nous profitons des alentours, de la beauté du désert au coucher du Soleil, que même quelques grosses productions cinématographiques (comme Mad Max 2) ont choisis comme décor; mais ce n'est pas le moment de prendre racine car nous avons encore une longue route à parcourir...
Pato, grand reporter...
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