Encore une fois, la traversée à été calme, sans la moindre houle, ce qui m'a permis de dormir quelques heures sur ma portion de moquette. Vers neuf heures, le ferry fait escale à Vanua Levu, la deuxième plus grande île de l'archipel, puis repart pour arriver vers 13 heures à Taveuni. Un minibus nous attend pour nous transférer à notre hôtel, à une trentaine de minutes du port; les chambres individuelles et les dortoirs sont répartis dans une poignée de cabanons noyés dans la végétation d'un grand parc. Face à la réception, une série de tables sous un grand toit pour les repas, et en face une petite piscine. Très beau... Mais pas de plage. Pour ça, il faut marcher 5 minutes, descendre une volée de marches à travers le parc, traverser la route, pour descendre sur une plage privée appartenant à Dieu sait qui, mais qui nous en laisse l'usage.
Une fois de plus, l'orage approche.
Pas vraiment une plage de catalogue Kuoni, d'ailleurs; coincée entre des rochers et une autre plage privée, elle est minuscule, l'eau est loin d'être cristalline et à quelques dizaines de mètres au large, une série d'embarcations ancrées là gâche le paysage. Il va falloir que je cherche ailleurs pour réaliser mon fantasme de sable blanc, et déjà je me sens partir dans un remake du roman "The Beach" d'Alex Garland, où l'obsession du héros pour trouver la plage parfaite et à l'écart du tourisme de masse va le conduire au bord de la folie...
D'accord, il y a pire, mais...
En attendant, le problème majeur reste la météo. C'est la saison des pluies aux Fidji - pas de surprise de ce côté là, cela se traduit souvent par de simples averses en fin d'après-midi. Mais là la pluie s'incruste, passant du crachin à la douche torrentielle, accompagnée de rafales de vent qui transforment le paysage en tunnel de lavage. J'en profite pour rattraper mes heures de sommeil sur un matelas à la mollesse inversement proportionnelle à la moquette du ferry, je le creuse comme un trou noir déforme l'espace au point de le refermer sur lui-même, je disparaîs dans l'espace-temps du "Fidji Time" comme l'appellent les autochtones, ce qui consiste à oublier toute notion d'horlogerie, même pour un Suisse biberonné à la Swatch.
Avec d'autres routards, je pars pour une petite promenade vers le seul magasin du bled - dix petites minutes de marche qui s'avèrent être 40 minutes aller-retour sous le seul soleil de plomb de la journée, de quoi revenir aussi trempé que s'il avait plu; le lendemain je participe à une excursion pour voir des chutes d'eau dans le Bouma National Heritage Park (non, non, on ne va pas marcher beaucoup) et comme toute l'équipe je me retrouve en train de crapahuter en tongs à flanc de colline dans la forêt tropicale, pour finir par être lessivé par un orage qui déferle sur nous comme une avalanche. Effectivement, le Fidji Time sévit non seulement dans le temps, mais aussi dans l'espace.
Tavoro waterfalls, une heure avant le déluge.
Cette fois nous ne verrons même pas le soleil de la journée, visant entre deux averses pour quitter ou rejoindre nos cabanons, tout en faisant attention, la nuit, de ne pas écraser les dizaines de crapauds totalement immobiles dans le gazon coupé court, comme des jouets en plastiques répartis au hasard dans le jardin.
Tout ce que j'attends, c'est le retour du beau temps pour trouver ma plage...
Mais ouais !... Tu vas la trouver TA plage de rêve !...
RépondreSupprimerEh tu nous mets une photo des crapauds, c'est mignon ces petites bêtes
RépondreSupprimerBah, au moins tu te pètes plus un ongle sur le moteur, c'est déjà ça de gagné
RépondreSupprimerGib
(oui, j'ai rattrapé mon retard)